Le terme « diaspora » vient du grec spiro, qui veut dire « je sème ». Il désigne habituellement les populations chassées de leur pays, qui entretiennent entre elles des liens affectifs, culturels, économiques et politiques par-delà les frontières. En France, les diasporas juives et arméniennes sont les plus connues ; elles se réfèrent à un territoire perdu, point de départ d’une vie rythmée par la mobilité.
Des réseaux transnationaux à l’échelle mondiale…
Aujourd’hui, dans le monde, les deux plus grandes diasporas constituées par des migrations sont caractérisées par des réseaux transnationaux très puissants entre les différentes communautés : la diaspora chinoise, évaluée entre 30 et 50 millions de personnes, et la diaspora indienne, estimée à plus de 5 millions de personnes. Ces diasporas sont présentes sur plusieurs continents et s’alimentent de réseaux économiques et de transferts de fonds qui favorisent la permanente mobilité de leurs membres.
… et à l’échelle européenne
En Europe, deux diasporas émergent. Issues de migrations économiques, elles entretiennent des réseaux économiques, politiques, religieux et matrimoniaux à l’intérieur même de l’Union européenne. La première est la diaspora turque : évaluée à plus de 4 millions de personnes, elle est présente non seulement en Allemagne et en Autriche, où elle constitue plus de la moitié de l’immigration, mais aussi en France, dans les pays scandinaves et au Bénélux. La seconde est marocaine ; elle est présente en France, en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas, en Belgique et elle représente l’une des trois premières nationalités de l’immigration dans ces pays. Les diasporas se distinguent de la notion de « couples migratoires » qui désigne les cas où une nationalité étrangère s’installe dans un seul pays d’accueil comme c’est le cas des Algériens en France (soit plus de 90 % des Algériens présents en Europe).
Sources : Catherine Wihtol de Wenden, Atlas des migrations dans le monde, réfugiés ou migrants volontaires, Collection Atlas/Monde, éditions Autrement, 2005, p. 14-15.
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